Finalement notre cinquième journée n’était pas tout à fait terminée lors de la rédaction de l’article hier. On a décidé de jouer les prolongations, motivés par ce soleil toujours à son zénith. On aurait bien tort de s’en priver n’est-ce pas ! Quelques provisions sont faites, un chien nous rend une petite visite et nous fait les yeux doux en quête de nourriture.
Sur notre trajet, se présente une magnifique plage de sable noir sur plusieurs kilomètres. La couleur de la mer est splendide, bleu turquoise givré, les oiseaux y vivent leur meilleure vie, les vagues se brisent avec élégance et les multiples ruisseaux se déversent et rejoignent l’océan pour apporter nutriments et minéraux aux cétacés et tous ceux qui en dépendent. Ce sont d’ailleurs ces éléments qui apportent ces contrastes et nuances de bleus à la mer.
Pas une, ni deux, on s’arrête et on y accourt. J’hésite même à me mettre en maillot et tenter une envolée fantastique dans cette eau gelée mais ma chérie s’inquiète quand aux solutions de réchauffage de cet éventuel pitre.
Nous sommes accueillis et escortés par quelques mouettes très curieuses et joueuses qui nous survolent et nous suivent tout le long. Il faut rappeler que nous sommes dans le nord-est de l’Islande, la région la moins peuplée et fréquentée de tout le pays. Les animaux y sont rois et c’est vraiment fascinant de les voir ainsi.
Après cette petite parenthèse enchantée, la plage apportant toujours cette sensation réconfortante et apaisante, même vers le pôle nord, nous reprenons la route toujours dans ce coin de l’Islande. C’est vraiment un No Man’s Land, nous n’avons croisé de véhicule durant 2 bonnes heures. Et à notre plus grande surprise, la chance étant décidément avec nous aujourd’hui… nous avons l’honneur de voir un Renard Arctique (ou Renard Polaire), plus petit renard du monde, blanc en hiver, brun l’été, celui aperçu tout proche de notre van, était encore blanc par endroit et finissait son changement de tenu. J’ai rapidement stoppé le véhicule et Océane lui a couru après en lui demandant de l’attendre. Il nous a trouvé très bizarre en somme mais a pris le temps de nous observer avant de filer.
Nous mettons le cap sur Raudanes, une sorte de crique en forme de langue qui entre dans la mer. Des phoques y élisent parfois domicile. Le chemin est compliqué et il faut continuer à pattes. On décide de se rendre à ce point GPS, les photos étaient alléchantes et notre livre guide nous promettait une superbe vue et un chantier balisé. 3h plus tard au milieu des mottes d’herbes et buissons, on abandonne et on retourne exténués et tant bien que mal à notre Kuku. Il a dû se passer quelque chose, car plus rien n’était balisé, ni praticable. Notre obstination nous fera au moins bien dormir !
Il est temps de trouver un camping, car malgré la luminosité et l’impression d’être au milieu de l’après-midi on approche de minuit ! Ça y est, on est un peu désorientés mais ça reste amusant et une expérience unique et très drôle au final.
Rouler si tard, surtout dans cette région, nous rappelle vite que nous ne sommes pas seuls. Les animaux, moutons, agneaux, oiseaux en tout genre, oies, dorment tous sur, ou à côté des routes car légèrement sur-élevées, elles offrent un peu d’ombre à ces braves bêtes qui sont clairement aussi désaxés par ce manque de nuit et ces drôles de véhicules qui doivent passer si rarement à ces heures-ci ici.
On arrive enfin au camping, minuit passée, le soleil entame sa descente et nous offre un beau couché. Tout le monde dort déjà, on rejoint également Morphée très rapidement. Je me réveille à 2h du matin, car le soleil est en train de se lever et éclaire déjà très fort.
Après une bonne grasse mat’ méritée, on lève le camp quasiment dès le réveil vers 10h30. Je me dirige vers la petite maisonnette qui sert de sanitaires, pour recharger l’eau de notre réserve avec le tuyau. Pendant qu’Océane remplie nos bouteilles d’eau. Sans café, ni thé, ni déjeuner, je me fais une sacrée frayeur. J’entends un léger bruit, pas trop inquiétant mais assez pour me dire que je n’ai pas roulé que sur du gazon.
En sortant, je constate que je suis passé au dessus, et de justesse, du puit à CA** pour les campings-cars. Ce puit était caché par des mottes d’herbes autour vu que c’était mal tondu. Une roue y entre aisément et je suis passé sur le bord du puit en plastique dur… je me refais la scène plusieurs fois et remercie mon ange gardien de pas avoir planté le van là dedans !!! Car bonjour les dégâts (avec en bonus les odeurs).
Rechargés de caféine, théine et taurine on s’apprête à franchir la grosse montagne enneigée qu’on a en arrière fond de nos photos depuis quelques jours. Le sentier est sinueux, en gravillons, les bas côtés raides et à pic, les pentes oscillent entre 12 et 16%, aucune rambarde de sécurité et l’on aperçoit encore de la neige / plaque de glace sur les côtes qui fond lentement mais sûrement. Ma fiancée, qui maudit les ravins, depuis toujours (numéro 1 devant les araignées) me fait une belle crise à mes côtés. Je tente de la rassurer comme je peux, en tenant fort le volant et en essayant quelques blagues qui font plouf. Au bout de 2h20 nous sommes enfin de l’autre côté de ces monts, et la vue lors de la descente est à couper le souffle. Les codes couleurs sont exceptionnels, du bleu, au vert, au brun, au jaune… Encore et encore des nouveaux décors dans ce cinéma à ciel ouvert qu’est l’Islande. Ce qui est encore plus fou ici, c’est cette sensation d’être vraiment seuls au monde en scrutant toute la vallée.
Nos petits ventres crient famine, nous nous arrêtons au bord d’un grand lac entouré de collines et de sapins. On pourrait penser être en Suisse à ce moment là. On sort tout notre matériel pour manger en plein soleil. Le mercure est à 20 degrés aujourd’hui, le vent quasiment nul. J’en ai même profité pour tester les zip du pantalon pour le transformer en short.
Bien revigorés par cet en-cas nous allons attaquer une nouvelle randonnée d’environ 2h, qui comprend un dénivelé de 200m sur 2km, avec en ligne de mire la deuxième plus haute chute d’eau du pays, Engifoss.
Tout le long du parcours nous voyons toute cette eau qui se fraye un chemin dans cette faille qui a été sculptée au fil du temps. La récompense valait l’effort, un beau filet de 128.5m de hauteur qui vient s’écraser dans une piscine pour continuer son inlassable chemin jusqu’à la mer. On recherche notre eau directement à la source, petite bataille d’eau improvisée ainsi qu’une pétanque maison avec des roches volcaniques.
Des activités totalement estivales et qui font plaisir. Encore un peu et on finissait sous la cascade !
La descente engloutie plus facilement, un camion de glace nous alpague à notre arrivée. Spécialité locale, de la crème glacée au lait de brebis. Un délice !
Chérie reprend le volant, c’est à son tour d’affronter des sentiers et rampes a 17%, direction l’est de l’Islande, où nous attendent les Fjords et villages typiques situés « en face » de l’Europe.
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