Dans la continuité de nos précédentes journées qui ne se terminent jamais vraiment lors de la rédaction de nos articles, nous continuons nos aventures et notre itinéraire nous mène à Fjaðrárgljúfur, lieu où la terre se sépare vraiment en deux pour nous offrir encore une fois une invention de la nature, qu’elle seule sait créer.
De l’eau circule calmement au rez-de-chaussé, des parois merveilleusement sculptées se dressent sur les côtés, habillées d’une couverture de mousse et de fleurs jaunes protégées et précieuses. Des oies sauvages font office de ptérodactyles et se défient en survolant ce décor digne du Jurassique. Ayant le vertige, je ne suis pas toujours serein lorsqu’il s’agit de s’approcher du bord, contrairement à Océane qui veut absolument monter sur un pic rocheux hors sentier balisé. Je suis obligé de la canaliser en lui rappelant qu’elle est régulièrement maladroite, elle a oublié de mentionner hier qu’elle est tombée dans la terre à 1m de l’eau arctique ! Le temps de survie dans cette eau est de quelques minutes à peine.
Au bout d’une petite randonnée, le spectacle est grandiose et les islandais ont redoublé d’ingéniosité pour installer ces escaliers et structures métalliques nous permettant d’être perchés dans le gouffre.
Je choisis le camping du soir, à Pakgil, un des campings les plus beaux et isolé du pays d’après nos informations. 2h de route à effectuer environ, au bout d’1h15 de trajet nous comprenons mieux dans quoi nous embarquons lorsque la route en alsphate se termine et que nous bifurquons droit dans la grosse montagne abrute et verte qui nous fait face.
On devine alors qu’on a un sacré bout de chemin à parcourir, et que cela va encore être un petit suspens jusqu’à l’arrivée.
Le chemin, si on peut l’appeler ainsi, est tantôt en gravillons, tantôt en terre, tantôt ce sont juste 2 traces de roues. On garde le cap tout en se faisant secouer comme jamais, sans se décourager : nous parvenons enfin à destination, dans un décor digne d’un film au milieu de 4 magnifiques montagnes / falaises / volcans, au choix ! Des trucs hauts et pointus, noirs et verdoyants, dont on ne se lasse pas, et où certains rares moutons semblent avoir fugués avec leurs agneaux.
Les grottes y font office de réfectoire et il y a tout ce qu’il faut sur place. On se demande même quel.le islandais.e a eu l’idée un jour de planter un camping ici ! La dame de la réception nous explique que ce soir là il y a énormément de français sur le camping et on le constate rapidement, la langue locale de ce petit patelin est bien la nôtre.
Trop fatigués pour se sociabiliser nous décidons de manger et dormir illico presto. Je me réveille paisiblement le lendemain et me sens observé. Océane m’a laissé roupiller un moment, jusqu’à 10h, soit une longue nuit salvatrice de 10h.
Requinqués, nous ne nous attardons pas et sommes raccords pour reprendre du service routier avec pour but de terminer la boucle complète de l’Islande.
En effet la capitale n’est plus très loin, et le sud-ouest du pays est la zone la moins intéressante à visiter vu qu’il y a la capitale, l’aéroport, et surtout d’énormes champs de lave qui s’étendent sur des dizaines de kilomètres. On sent qu’il s’est passé des choses terribles par ici. On vérifie sur Internet, et c’est bien ici que la dernière éruption de 2011 a eu lieu, celle dont le panache de cendres à couvert toute l’Europe.
De toute façon nous reviendrons pour nos derniers jours à Reikjavik, nous comptons bien visiter la ville qui abrite 2/3 des islandais.
Le ciel est menaçant et couvert. Quelques gouttes nous ont déjà alerté, il vaut mieux sortir de ce gouffre. Bien prétentieux, je me dis que le thé et le café ne sont pas nécessaires ce matin. Je m’en vais pour recharger notre réserve d’eau et hop la deuxième gavinade ! Pensons pouvoir gérer tout seul tout en sautant des étapes (à savoir débrancher et sortir le bidon), le tuyau saute du bidon et le van prend une bonne douche intérieure. La corvée de nettoyage nous retient un quart d’heure supplémentaire et finalement notre Kuku est tout frais et nettoyé ! Il faut toujours savoir relativiser n’est-ce pas !
On reprend le chemin inverse, maintenant que son tracé est connu, je me prend pour un pilote de Rallye – toute proportion gardée – et me croit même par moment dans un jeu vidéo. On ne peut jamais savoir sur quoi l’on va tomber, les chemins allers prennent ainsi toujours 2 voir 3 fois plus de temps car il faut scruter au-dessus de chaque bosse et virage. Je rattrappe rapidement pas mal de gens paniqués, qui me laissent passer dès que c’est possible.
Nous croisons pas mal de gens dans le sens inverse, se rendant au camping. Il y a donc des gens qui vont dans des campings isolés à 10h le matin et ne font rien de la journée. Nous sommes contents de faire l’inverse. Pour nous les campings, c’est vraiment juste pour dormir, et l’Islande est bien faite à ce niveau là, il y en a vraiment partout et tous bien équipés.
Sur la route, nous avalons les derniers kilomètres de la côte Sud avec comme points d’intérêts quelques curiosités supplémentaires.
Tout d’abord Reynisfjara Beach, une longue plage de sable noir avec en point d’orgue une cathédrale scupltée par la nature et abritant de multiples cavités et grottes. La tentation d’escalader ces petits escaliers est trop grande. Saut avec une gravité terrestre cette fois-ci.
Puis Skógafoss, une vertigineuse chute d’eau, accessibile par en-dessous une fois n’est pas coutume. Nous nous équipons bien, pantalon déperlant notamment. Les gens que l’on croise sont trempés de haut en bas. On veut la même chose ! Chacun son tour, chacun sa photo, dans cette machine à laver ! C’est intense, tellement que je loupe ma première photo. Ma petite chérie a ainsi droit à un second tour sous la cascade.
Mouillés comme il faut et bêtement contents nous retournons à notre cher Kuku. Le ciel se couvre encore plus, un peu de pluie vient arroser le paysage, cela nous conduit à une pause bien méritée. Nous avons fait des provisions dans un grand supermarché. Aujourd’hui on se fait plaisir et c’est Hamburgers maisons ou Hamburgers Van plutôt.
Dans cette journée consacrée à l’eau, il y a bien une dernière attraction naturelle qui nous a echappé pour le moment : les Geysers. Geyser, le vrai et unique, se situe en Islande, et c’est lui qui a donné son nom à ces trous d’eau qui bombardent.
Geyser est un papy à présent et ne tire plus que 2 à 3 fois par jour maximum. Il a déjà atteint des hauteurs à plus de 100m, et a pris sa retraite en 2000. Son voisin, Strokkur, est son héritier et nous offre un spectacle surnaturel toutes les 5 à 10 minutes. On s’effraie et on sursaute à chaque fois ! L’eau est bouillante partout au sol, et de multiples bébés geysers sont présents. Encore un festin pour les yeux !
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